Définition
On appelle ferrier les scories, c'est à dire les résidus issus de la production de fer dans des bas fourneaux, principalement à l'époque gallo-romaine. Par extension, le lieu où ces scories sont accumulées est aussi appelé ferrier amas de quelques mètres cubes à plusieurs millions de mètres cubes formant de volumineuses buttes. Le Ferrier de la Garenne à Tannerre occupe une superficie de 30 hectares environ, c'est le plus grand ferrier de France.
Les ferriers en Puisaye
Jean-Pierre PIETAK a effectué de 1998 à 2008 un recensement général, non exhaustif, des ferriers pour toute la Puisaye (Yonne, Nièvre et Loiret ), avec l’appui du Service Régional d’Archéologie de DIJON (SRA) ( ministère de la Culture).
Répartition des ferriers en Puisaye
Cette carte présente, la localisation d’une partie des plus grands ou des plus volumineux ferriers (surface de 1 ha jusqu’à 30 ha à Tannerre). 150 grands ferriers occupent une surface totale de 375 ha. Les 2.253 ferriers inventoriés fin 2008 en Puisaye occupent 648 ha au total. Les plus gros ferriers sont situés essentiellement dans le nord de la Puisaye.
Le ferrier de Tannerre
Le ferrier
Le Ferrier de Tannerre occupe plusieurs numéros parcellaires. La parcelle principale 0B-609, d’une surface de 152.000 m², a fait l'objet d’une décision de classement au rang de Monumet Historique (Arrêté de Monsieur Jack Lang, ministre de la Culture, en date du 15 septembre 1982). Cette partie est la seule qui soit aménagée par l’association et accessible au public actuellement. Elle est la propriété de la commune de Tannerre en Puisaye.
Les deux tiers de la surface totale sont sous couvert forestier. Le site déborde largement sur les autres parcelles boisées au nord.
Un autre tiers est situé dans des prés ou champs cultivés, ainsi qu’en zone urbanisée. Il s’agit des parcelles dénommées le Champ du Ferrier, le Champ d’Aigremont, le Champ de la Vigne, le Pré de la Chapelle, le Champ des Noyers et le Nord du Village.
La superficie totale occupée par des déchets métallurgiques, soit en buttes bien conservées ou soit en amas étalés après leur destruction par des moyens de toutes natures, est d’environ 31 hectares.
La datation des ferriers reste encore incertaine, sans de véritables fouilles archéologiques qui permettraient de dater chacun des sites, mais il semble que ces sites aient été initiés par les celtes (les gaulois) et aient connu le plus gros de leur production durant les 300 ans d’occupation romaine.
Les ferriers sont à ce titre, des sites archéologiques à part entière et font partie du patrimoine. Les lois en vigueur s’y appliquent, et en particulier il est interdit d'y faire des fouilles.
«Nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des fouilles ou des sondages (...) sans en avoir au préalable obtenu l’autorisation» : voilà ce que dit la loi du 27 septembre 1941. De même, l’utilisation de détecteurs de métaux est soumise à une autorisation préfectorale (loi du 18 décembre 1989). Cette infraction est punie de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende.
Sources :Jean-Pierre Piétak : bulletins du Vieux Toucy n° 68 (1998), n° 77 (2007), 78 (2008), 81 (2011)